Il N'EN EST RIEN

MATHIEU CARDIN

Il N'EN EST RIEN

  • Exposition
© Mathieu Cardin — Galerie B-312

Originaire de l’Outaouais, Mathieu Cardin vit et travaille à Montréal. Avec cette exposition chez B-312, il finalisera sa maîtrise à l’Université Concordia. Ses installations ont été présentées au Québec notamment à AXENÉO7 (2008), à la Parisian Laundry, à Art Souterrain, à la Fondation Guido Molinari (2014), au centre d’artistes L’Écart et dans le cadre du 33e Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul (2015). Son travail a aussi été visible en France (MPVite, Nantes, 2012), au Mexique (Museo Taller Erasto Cortés, Puebla et Cuernavaca, CMAEM, 2013) et plus récemment, en Italie (Rad’Art, San Romano, 2015).

 


15 janvier 2016 au 13 février 2016

La Galerie B-312 est heureuse d’accueillir l’exposition Il n’en est rien. de Mathieu Cardin. Ce jeune artiste montréalais aime à perdre le visiteur dans des installations immersives spectaculaires où il devient difficile de démêler le vrai du faux. À la manière de studios de cinéma, l’artiste crée des univers factices à parcourir. Des constructions étranges, colorées et excentriques, à la fois séduisantes et intrigantes. C’est le cas de Il n’en est rien. où, pour l’occasion, l’espace de la Galerie B-312 a été complètement transformé. L’architecture de l’installation, avec entre autres son comptoir et son enseigne lumineuse, plonge le visiteur, dès l’entrée, dans un contexte commercial où tout a été pensé pour la mise en valeur d’objets à vendre. Pourtant, les présentoirs sont vides, désertés de leurs produits, comme s’il s’agissait d’un magasin où il n’y aurait plus rien à consommer. Cependant, les objets ne sont pas totalement absents puisqu’on y trouve leurs photos. Le plus souvent absurdement glorifiés alors qu’ils sont produits en série, leur image a tendance à susciter un désir amplifié. On peut alors se demander à quel point la représentation relève de l’artifice ? Et que se passe-t-il lorsqu’un peu plus loin le spectateur curieux, osant franchir les portes de l’envers du décor, se rend compte que l’image de paysage abstrait qu’il a contemplée au départ est en réalité composée d’une multitude d’objets ? Où se trouve la vérité ? Où se trouve l’illusion ? Dans l’image de l’objet ? Ou dans une image qui est en réalité un objet ? Si l’entrepôt est généralement un lieu à l’abri des regards, sans subterfuge, n’ayant qu’un but fonctionnel, ici, il nous est permis de douter de l’authenticité des boîtes qui y sont accumulées et des objets disposés çà et là, dont l’emballage semble relever d’une mise en scène. Ce qui est frappant dans cette exposition où tout échappe au spectateur, c’est qu’au final la chose la plus tangible qui la constitue est l’expérience qu’on y vit. Le thème central de ce projet est la représentation elle-même, et ses dispositifs, notion qui ici prévaut sur le matérialisme qu’elle a pourtant habituellement pour dessein.

 

Ophélie Chalabi