Émilie Serri
Damascus Dreams
Montréalaise d’origine belgo-syrienne, Émilie Serri est cinéaste, artiste visuelle et autrice-compositrice. Son travail, au croisement de la fiction et du documentaire, de l’image d’archive et de la mise-en-scène, baigne dans un univers à la fois politique et onirique. Distribués par la société de cinéma expérimental LightCone à Paris et Funfilm à Montréal, ses films ont voyagé dans de nombreux festivals à l’international (Berlin, Paris, Copenhague, etc.) et dans des centres d’artistes et galeries d’art à travers le Canada. En 2018, elle est lauréate de la Bourse Bronfman en art contemporain. En 2021, elle réalise son premier long-métrage documentaire Damascus Dreams. En 2024, elle gagne le concours La Forge avec son nouveau projet de fiction intitulé Mater.
Dans sa petite salle, la Galerie B-312 projette Damascus Dreams, le premier long-métrage documentaire de Émilie Serri. Atypique par sa forme et son contenu, cette œuvre cinématographique a été conçue à la manière d’un collage composé d’une diversité de types d’images. Provenant d’archives personnelles et familiales, de tournages et d’internet, les photographies et les vidéos sont juxtaposées. Le film montrant l’artiste alors qu’elle a deux ans devient cinéma au même titre que les séquences scénographiées, ce qui est d’ailleurs mis en abyme dans un des extraits. Peut persister un certain doute par rapport à ce qui est tourné, imaginé, mis en place ou pris sur le vif. Le film est construit d’allers-retours ; les clés de lecture sont données par la narration et la volonté de montrer le processus de création, incluant les critiques reçues en cours de projet. Émile Serri recueille plusieurs visions de la Syrie depuis trois points de vue. Le sien est fantasmé, celui de son père est nostalgique, celui des réfugiés syriens est collé à une réalité encore difficile à nommer. Dans les entrevues dirigées, elle leur demande, entre autres, de raconter des souvenirs ou des rêves récurrents. Certains livrent alors des témoignages touchants. D’autres préfèrent, consciemment ou non, ne pas se souvenir, ne veulent ou ne peuvent répondre à ces questions. Le son – et les silences – qui accompagne les images ajoute une note inquiétante, ou une fébrilité, à ce qui est sur le point de se produire. Avec Damascus Dreams, la cinéaste poursuit, intuitivement, la recherche de son pays d’origine, se questionnant sur ce qu’elle pourra léguer de cet héritage. Par l’hybridité des contenus et des interlocuteurs ainsi que par l’appel aux rêves, à la mémoire et au réel, elle réussit à parler d’un sujet politique et sensible avec délicatesse et poésie. L’invitation est lancée à prendre le temps de vivre cette exposition différemment en venant vous absorber de cette quête pendant les 83 minutes du film.
—Joannie Boulais
Damascus Dreams a été présenté en première au renommé Festival international du film de Rotterdam. En plus du prix de la critique internationale au Festival du nouveau cinéma de Montréal, il a reçu le prix de la meilleure contribution artistique au Festival international de Curitiba au Brésil ainsi qu’une mention pour meilleur documentaire au Festival international du film de Vancouver. Depuis sa sortie en 2021, il continue à voyager dans les festivals. Il est par ailleurs présenté à Copenhague dans le cadre d’un programme sur le cinéma syrien du 11 au 16 septembre 2024.
La Galerie B-312 remercie les sociétés de cinéma expérimental LightCone à Paris et Funfilm à Montréal, la Galerie de l'Université de Montréal, ainsi que Laurent Vernet et Patrick Mailloux.
La version avec les sous-titres anglais est disponible à la demande. N'hésitez pas à nous contacter.
Montréalaise d’origine belgo-syrienne, Émilie Serri est cinéaste, artiste visuelle et autrice-compositrice. Son travail, au croisement de la fiction et du documentaire, de l’image d’archive et de la mise-en-scène, baigne dans un univers à la fois politique et onirique. Distribués par la société de cinéma expérimental LightCone à Paris et Funfilm à Montréal, ses films ont voyagé dans de nombreux festivals à l’international (Berlin, Paris, Copenhague, etc.) et dans des centres d’artistes et galeries d’art à travers le Canada. En 2018, elle est lauréate de la Bourse Bronfman en art contemporain. En 2021, elle réalise son premier long-métrage documentaire Damascus Dreams. En 2024, elle gagne le concours La Forge avec son nouveau projet de fiction intitulé Mater.