Lueurs oniriques

Manon De Pauw 

Lueurs oniriques

En collaboration avec Pierre-Marc Ouellette
Musique—Nicolas Bernier

Performance—Le samedi 16 décembre, de 14 h à 17 h
Interprètes—Karina Champoux, Philippe Dépelteau, Luce Lainé, Mya Thérésa Métellus et Auvesa Raymond

  • Exposition
© Manon De Pauw—Extrait vidéo de Lueurs oniriques, 2023—Interprète à l'image : Mya T. Métellus

Manon De Pauw est professeure à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM, cofondatrice du Labo lumière [créations + recherches interdisciplinaires] et membre collaboratrice d'Hexagram. La présence manifeste du corps à l’oeuvre, le lien entre micro et macro et la lumière comme source d’affects sont au coeur de sa recherche-création. Sa production en photographie et en vidéo, ses installations et ses oeuvres d’art public sont exposées régulièrement ici et à l’étranger. Elle a développé une approche singulière de l’image performée par de nombreuses collaborations en art vivant, en littérature et en musique dont certaines ont fait l’objet de tournées internationales. Elle est représentée par la galerie Blouin | Division à Montréal.

Site web de l'artiste
vimeo.com/manondepauw
labo-lumiere.uqam.ca
blouin-division.com

11 novembre 2023 au 21 décembre 2023

Ludiques, luminiques : À propos des Lueurs oniriques de Manon De Pauw
Lorsque que nous plongeons dans l’écran d’un téléphone ou d’une tablette, où allons-nous ? Les images médiatiques représentant le repos nous montrent aujourd’hui des corps auréolés par la lueur d’un écran tactile, ensorcelés par ce qu’ils voient. Les écrans s’emparent de notre sommeil, mais ils sont aussi comme le sommeil, nous laissant pour morts face au monde. Nos écrans sont les succubes modernes.—En 1896, Maxime Gorki qualifiait les premières images animées à l’écran de « royaume des ténèbres » qui « trouble et déprime. Il semble être de mauvais augure, étant saturé d’un obscur sens sinistre qui fait défaillir le cœur. On oublie où l’on est. Des visions étranges envahissent l’esprit, et la conscience s’assombrit et s’éclipse. »—Le siècle dernier fut marqué par l’infiltration progressive de la lueur des images dans nos demeures – et, à l’époque actuelle, dans la paume de nos mains –, laissant émerger la crainte que leur lumière n’obscurcisse la nôtre. Or, étant confrontés à un phénomène si omniprésent, il nous faut devenir plus curieux quant à l’attrait de tels rapports, car quelque chose prend toujours forme au sein de l’écologie relationnelle entre la lumière, les signaux, la chair, les écrans et les corps, celle qui nous produit et nous reproduit. Les médias de l’écran sont agnostiques au niveau éthique – pouvant fonctionner pour le meilleur et pour le pire –, mais notre devoir est d’expérimenter avec eux, de déceler quelque petite brèche neutralisant les forces abrutissantes de l’emprise capitaliste et ses signaux, en quête de nouvelles façons d’être nous-mêmes.—Dans Lueurs oniriques, Manon De Pauw, le chorégraphe Pierre-Marc Ouellette et leurs complices repoussent le seuil expérimental de cette relation contemporaine. Ici, toutes les affordances, toutes les potentialités qu’offrent la lumière, le toucher, la réflexion, l’ambiance et la captation, se transforment en terrain de jeux. Plutôt que de présenter des portails vers un « ailleurs », vers un autre monde, les dispositifs lumineux de cette exposition nous proposent un espace en suspension, là où quelque chose se produit.—Les questionnements gestuels de Lueurs oniriques refusent de se fixer dans la singularité et la similitude. Il s’agit d’une invitation à se laisser appâter, à amplifier l’ombre, l’univers de la demi-pensée, le geste inachevé, le premier jet, le possible. Dans les réflexions et les reflets fragmentés de cette exposition, vous êtes invités, comme dans la pénombre scintillante d’une piste de danse, à vous mouvoir dans un clair-obscur collectif où il devient impossible de discerner quels fragments, quelles impulsions, quelles attirances appartiennent à quel corps.

—Alanna Thain

La bande sonore de ce projet par Nicolas Bernier est maintenant disponible sur les plateformes de musique. Écoutez ici !

COUVERTURE MÉDIATIQUE
Le Devoir | Nicolas Mavrikakis