RANDALL ANDERSON
Travaux récents
—VERNISSAGE VENDREDI 11 MAI 2007 À 19H
La Galerie B-312 est heureuse d’accueillir dans sa grande salle les Travaux récents de Randall Anderson.—L’ensemble offre des références nombreuses et variées aux préoccupations d’Anderson, à son « champ de présence » aurait dit Maurice Merleau-Ponty. Ce qu’il choisit de partager avec nous de ce champ de présence relève de l’histoire de l’art, relève aussi du travail d’atelier où sont expérimentées différentes formes d’expression de la pratique artistique, des plus traditionnelles au plus actuelles. On a aussi le sentiment que les œuvres renvoient par certains côtés à notre modèle de société, celui d’une société qui se destine toujours plus à la transmission de l’information visuelle, écrite, et parlée. Peut-être ce sentiment est-il dû aux différentes stratégies élaborées par Anderson pour mettre en représentation soit la mise en forme d’une forme, comme dans Zoom!, une sculpture où une forme humaine apparaît en train d’être enveloppée par une multitude de petites feuilles, soit une forme effective et agissante mais invisible, comme dans Cloud, Ghost ou Bleed, où l’artiste met en représentation la forme des petites annonces affichées sur les babillards en en soustrayant toute information de nature particulière pour n’en conserver que l’infrastructure.—En jumelant ainsi la situation pratico-pratique de l’artiste à l’atelier en train de produire une « forme juste » qui proposera le sens sans l’imposer et la situation incontournable de l’existence d’infrastructures qui imposent le sens plus qu’elles le proposent, Anderson reconduit-il l’épineuse question de la proportion de ce qui est subi dans ce qui est produit, non seulement dans la situation particulière du travail en atelier, mais aussi dans la situation où nous nous trouvons sans cesse, qui est celle du traitement de l’information, et de la production du sens ?
—JEAN-ÉMILE VERDIER