Bossburg

Roberto Santaguida

Bossburg

  • Exposition
© Roberto Santaguida

Roberto Santaguida vit et travaille à Toronto au Canada. Depuis la fin de ses études en production cinématographique à l’Université Concordia, ses films et vidéos ont été présentés dans plus de 300 festivals internationaux. Il a également participé à des résidences d’artistes dans de nombreux pays tels que l’Iran, la Roumanie, l’Allemagne, la Norvège et l’Australie. Il est le lauréat du K.M. Hunter Artist Award, de la Chalmers Arts Fellowship et d’une bourse de l’Akademie Schloss Solitude en Allemagne. Son travail artistique s’inspire des méthodes d’adaptation utilisées dans les activités humaines et communautaires pour soulager la douleur et l’inquiétude de l’esprit. Il témoigne des forces souterraines et des tentatives d’ignorer et de se cacher : la dissimulation devient une forme de survie et la révélation devient un chemin de délivrance.

29 octobre 2021 au 11 décembre 2021

Dans sa petite salle, la Galerie B-312 présente Bossburg, la nouvelle installation vidéo de Roberto Santaguida. Ayant en tête de défaire les a priori reliés aux maladies mentales en plus de mettre de l’avant la reconnaissance que tout le monde est différent, il a d’abord souhaité réaliser un documentaire avec un groupe de recherche en travaillant avec des participants qui ont des particularités neurologiques. Trois d’entre eux ont poursuivi les ateliers collaboratifs tout au long du processus. Ensemble, ils ont exploré des sujets qu’ils jugeaient importants. Sans hiérarchie ou sans compétences ou connaissances requises, ils ont regardé de vieux films familiaux et des vidéos disponibles sur internet, ont écouté les chansons préférées les uns des autres, ont parlé du cosmos, se sont remémoré leur enfance et des souvenirs vulnérables, ont noté des idées, ont partagé de la nourriture. Dans un deuxième temps, l’artiste a amassé une quantité de contenus vidéos que les participants lui ont transmis sur leurs champs d’intérêt. Prenant la forme d’enregistrements personnels ou de vidéos trouvés, Roberto Santaguida a effectué une sélection, a créé une séquence et a exécuté des modifications sur les images. C’est dans cette étape qu’il déjoue nos attentes quant à ce que pourrait être un documentaire. En misant sur les états et les perceptions, il en conçoit un qui est atypique et qui expose les points importants soulevés pendant les ateliers collaboratifs, comme le fait d’être à l’aise avec l’opacité, de laisser la place aux choses qui ne sont pas familières, de montrer la souffrance et la différence, et même de les faire scintiller. Par la triple projection et l’élaboration d’une bande sonore immersive, l’artiste donne à voir une œuvre poétique où la diversité est ressentie par le corps et les sens.

– Joannie Boulais