Cent-trente-trois

Guillaume Adjutor Provost

Cent-trente-trois

Conversations Montréal | Lyon — BIKINI

Accompagné de Portrait #5, un texte de Cusiccoyllor Espinoza
Commissaires—Marthe Carrier et Chloé Grondeau

  • Exposition
© Guillaume Adjutor Provost — Vue partielle de l'exposition Cent-trente-trois — Photo : Simon Feydieu

Au cœur de la pratique de Guillaume Adjutor Provost, on trouve un désir de réfléchir au contexte de présentation des œuvres au sein d’un espace d’exposition. Lorsque l’artiste présente une installation, il considère que celle-ci est non pas une fin en soi, mais un lieu permettant d’agir et de réfléchir au-delà des œuvres qui y sont présentées. Dans ce contexte, l’artiste devient commissaire. Il met en relation un corpus d’œuvres dans un espace de recherche ouvert à la collaboration, qu’elle soit artistique, théorique ou critique. Dans sa production, il est plus spécifiquement question de la périphérie de ce qui fait histoire : la contre-culture, les archives personnelles, le vernaculaire, la science-fiction et les approches psychanalytiques. Originaire de Gatineau, Guillaume Adjutor Provost vit et travaille à Montréal. Il a complété un doctorat en études et pratique des arts à l’Université du Québec à Montréal (2016). Récipiendaire de la Bourse Claudine et Stephen Bronfman en art contemporain, il bénéficie, depuis 2016, d’un atelier à la Fonderie Darling. Son travail a été diffusé lors d’expositions au Canada, en France, en Allemagne, en Autriche, en Belgique et en Suisse. À l’été 2017, en collaboration avec La Chambre Blanche et Vu (Québec), il effectue une résidence à Gérone en Catalogne avec le centre d’art Bolìt. Ses projets ont été présentés à Montréal à la Galerie Hugues Charbonneau (2018), à Diagonale (2017), au centre Clark (2016) et dans le cadre d’un projet avec La SERRE - Arts Vivants et le centre Clark (2017).
Site web de l'artiste
Représenté par la Galerie Hugues Charbonneau

PORTRAIT # 5 

 

6 avril 2018 au 26 mai 2018

L'installation de Guillaume Adjutor Provost repose sur un principe d'autogestion. Conceptualisée par Pierre-Joseph Proudhon au XIXe siècle, l'autogestion est une pratique qui fut d'abord développée par les associations ouvrières des débuts de la révolution industrielle avant d'être annexée aux dénonciations antihiérarchiques et aux aspirations à l'autonomie qui, à l'aube des années 1960, s'expriment avec force dans le monde du travail. Héritage concret de mai 68, l'idée autogestionnaire ne touche pas seulement la gauche politique ; elle se répand aussi dans de nombreux milieux et se voit rapidement assimilée aux actions collectives orientées vers et reposant sur la libération de la créativité pour tous. Pour les artistes agissant en dehors des institutions et des lieux consacrés, l'autogestion s'avère un moyen, sinon un atout, pour affirmer une autonomie, tant du point de vue de l'organisation du collectif que de celui des activités artistiques qui y sont initiées et exposées. Composée de sept fausses paires de pantalons en canevas teint agissant comme des accessoires scénaristiques, l'installation engage une mise à l'examen des libertés personnelles déployées par les agents du SPVM (le service de police de la Ville de Montréal) lors d’un mouvement de grève qui eut cours entre 2014 et 2017. Alors qu'on leur refusait le droit de protester contre une loi modifiant le régime de retraite des employés municipaux, les policier.ères décidèrent de modifier leur uniforme en portant des pantalons aux motifs criards. En septembre 2017, le gouvernement provincial adopta la loi 133, qui stipulait : « tout policier ou tout constable spécial doit, dans l'exercice de ses fonctions, porter l'uniforme et l'équipement fournis par l'employeur dans leur intégralité, sans y substituer aucun élément ». Alors que le profilage et la répression policière sont ardemment mis en cause dans une course paranoïaque à la surveillance et au contrôle, les désirs d'autogestion et d'autodétermination au sein même d'un corps policier transmettent à l'évidence un message trouble.

CONVERSATIONS MONTRÉAL | LYON 

LES ARTISTES–LES LIEUX 
VOLET I
 | LYON
Philippe Allard—La Factatory 
Jean-Pierre Aubé–Tator 
Thomas Bégin–Tator
Julie Favreau–La BF15 
Isabelle Guimond–Néon
Noémi McComber–Néon 
Tricia Middleton–Néon 
Guillaume Adjutor Provost–Bikini

EN RÉSIDENCE
Philippe Allard–La Factatory du 15 mars au 4 avril 2018 
Thomas Bégin–La Factatory du 8 mars au 31 mars 2018
Julie Favreau–Moly Sabata du 28 février au 31 mars 2018 
Tricia Middleton–Néon du 22 mars au 4 avril 2018 

LES ARTISTES–LES LIEUX 
VOLET II
 | MONTRÉAL

Lisa Duroux – La Vitrine, Atelier Daigneault | Schofield 
Julie Kieffer – Arprim, centre d'essai en art imprimé 
Caroline Saves – Galerie B-312
Benoît Vidal – Galerie B-312
Victor Yudaev – Diagonale

 

GALERIE BIKINI  
Le projet Bikini tient en quelques lignes : un lieu d’exposition (petit, très petit), une à deux œuvres, un texte critique ou littéraire. L’exposition est présentée au public au cours d’un vernissage, puis sur rendez-vous. Mais, avec sa vitrine (grande, très grande), les œuvres sont visibles depuis la rue.

Conversations. Montréal / Lyon a été rendu possible grâce à l'appui du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts de Montréal et du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec / Fonds Émérillon de coopération franco-québécoise et de l'Institut français / Ville de Lyon.